Une nouvelle fiction, un peu spéciale, car elle est écrite à deux plumes.
Mon âme soeur, ma très chère Istalas, partage cette aventure fantastique avec moi, nos écritures et nos styles se mêlent tout au long des chapitres, afin de mieux vous charmer.......
Au-delà des miroirs
Chapitre 1 :Le grand jour a eu lieu, enfin ! Après une absence qui a semblé interminable, aussi bien pour les membres de Tokio Hotel que pour les fans qui commençaient à désespérer de les voir se produire à nouveau. Le concert de la guérison, celui qui restera mythique aux yeux de tous : Le Parc des Princes ! Le stade a tremblé autant au son de la musique qu’à celui des fans déchaînés, incapables de contenir leur joie de revoir le groupe en pleine forme. Ce soir, personne n’ira se coucher sans repenser à ce son qui a enflammé le public, à ces quatre petits bonshommes sortis du fin fond de l’Allemagne qui ont ravagé la scène comme peu savent le faire…
Ils sont heureux comme jamais, mais épuisés par l’effort fourni. Que dis-je, épuisés, ils sont même exténués par ces quelques heures de gloire qui ont annoncé leur retour en force. Ils trouvent encore le courage de signer quelques autographes, avant de rejoindre leur hôtel d’un pas hâtif.
Le palace parisien qui les accueille est tel que l’idée que l’on s’en fait, quand on n’a jamais eu la chance d’y pénétrer. On y entre comme dans un rêve, celui où la richesse coule à flot, en rayant de notre vocabulaire la notion de modestie.
Marbres à foison, tentures de velours, lustres de cristal, un luxe alliant à la fois la richesse et la discrétion, l’ancien et le moderne, dans une harmonie qui vous émerveille avant que vous n‘ayez eu le temps de poser les yeux sur le moindre détail.
Un repas leur a été spécialement préparé au bar, qui pour cette occasion est fermé au public, afin de préserver leur intimité, aussi bien pour les groupies que pour les paparazzis, toujours aussi avides d‘informations. Là aussi, on peut remarquer la méticulosité avec laquelle les quelques plats concoctés ont été dressés sur des assiettes en porcelaine. Les couverts en argent éblouissent les regards des musiciens qui se demandent si vraiment, cet endroit ne sort pas tout droit de leur imagination.
La soirée se termine au jus de pomme … Pardon au champagne ! C’est vrai maintenant que les jumeaux ont dix huit ans et demi, plus besoin de faire semblant. Bill regarde béatement les bulles dorées qui remontent à la surface de sa boisson, alors que Tom sirote la sienne d’un air pensif.
« Alors content ?
-Tu n’imagines pas le plaisir que c’est de pouvoir remonter sur scène et de chanter à nouveau !
-Parle pour toi, vu ma façon de chanter, c’est heureux !
-Heureusement que tu manies les baguettes, mieux que le chant, bonjour nos oreilles !
-C’est ça, fais le malin !
-Je vais me gêner !
-Qu’il était bon le temps où tu te taisais »Tous se mettent à rire en cœur, même si les yeux du chanteur dévoilent une note d‘amertume face à cette réplique. Maintenant que la pire épreuve de leur vie est loin derrière eux, ils vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Chanter, faire de la musique, vivre, profiter, être heureux,… Être eux !
Mais le bonheur parfait n’est pas de ce monde, cela ils vont s’en rendre compte au fil du temps. Mêmes les célébrités peuvent voir leurs rêves s’envoler au moindre incident, au moindre faux pas. Mais pour l’instant, laissons–les profiter de ce bonheur amplement mérité. La vie ne sera pas toujours aussi clémente avec eux.
« Au fait Tom, je croyais que l’on s’était mis d’accord !
-Quoi donc, fit ce dernier d’un air innocent en avalant le fond de son verre de champagne.
-Tu es censé m’accompagner durant les refrains et m’assurer un soutien vocal…
-Heu…
-C’est pas une réponse !
-Je me concentre déjà sur mes accords.
-Et faire deux choses en même temps, tu ne peux pas ? »Tom réfléchit un instant, alors que son frère le fixait en attendant une réponse pertinente, persuadé que pour une fois, il aurait le dernier mot.
« Si, je regarde les jolies filles dans le public.
-Ne te fous pas de moi, en plus !
-Je n’oserais pas.
-Et voila c’est reparti pour un tour, nos chers jumeaux retombent en enfance.
-Georg ! La ferme ! Firent ces derniers en chœur.
-Pour souvent quoi, vous voila d’accord !
-Pour que tu la fermes ….toujours….
-Me demande si vous deviendrez adultes un jour !
-Peut-être ! »Georg et Gustav se lancent un coup d’œil entendu, quand ces deux là seront adultes, il pleuvra des petits chats. Ils ne prêtent pas attention aux deux jumeaux qui préparent déjà une vengeance…
L’excitation retombée, la fatigue se fait sentir. Leurs gémissements témoignent bien de leurs douleurs. L‘un a mal au dos, l‘autre aux mollets, le troisième a la gorge sèche, tandis que le dernier est déjà dans les bras de Morphée. Le guitariste tire son frère du sommeil en lui murmurant quelques mots à l’oreille, de sa voix un peu enrouée à cause du « soutien vocal » dont il a fait preuve durant le concert.
« Bill, tu viens ? On va se coucher… »Ce dernier répond par un long grognement, puis il se redresse en ouvrant lentement de petits yeux. Tous se lèvent en marmonnant entre leurs dents que leurs jambes tirent ici ou là, puis ils se dirigent d’un pas lourd vers le couloir.
Ils prennent l’ascenseur, sous la surveillance attentive de Saki et de Toby. Les gardes du corps ne sont jamais bien loin, visibles ou non, ils veillent sur leurs protégés, à l’affût de tout ce qui pourraient leur arriver. Même à cette heure-ci, une groupie hystérique pourrait venir troubler cette paisible soirée pour réclamer des autographes et une photo avec le groupe. Il règne un silence de mort, joyeusement rompu par les éclats de rire du groupe qui monte se coucher.
Ils arrivent sur le palier du troisième étage. Quatre chambres, de la 300 à la 304, leur sont destinées. Bill rentre dans la première, tandis que les autres regagnent leurs chambres respectives en chantant à tue-tête. L‘alcool a coulé à flots ce soir, ils doivent avoir du mal à tenir encore debout. Le chanteur referme la porte derrière lui et observe l’amoncellement de bagages posés au sol, juste en face de lui. Toutes ses valises sont déjà là, la rouge, la bleue, la noire, rien ne semble manquer, tant mieux. Courir après une valise au milieu de la nuit n’est pas des plus plaisant, enfin surtout pour le staff.
Le noiraud ouvre la plus petite valise, en sort sa trousse de toilette, puis se dirige vers la salle de bain en massant son crâne lourd.
Une bonne douche, puis au lit. Aussitôt pensé, aussitôt fait.
Au sortir de la douche, un simple linge éponge blanc enroulé autour de la taille, il se regarde dans le miroir. Il aime ce qu’il y voit, un beau visage d’ange, de grands yeux noisette, des cheveux noirs parsemés de mèches blondes, un sourire qui lui fait défaut tout en accentuant son charme. Son torse est encore humide, parsemé de gouttelettes d’eau qui se languissent sur sa peau en dévalant son thorax.
Il se sourit à lui-même, quand soudain, le miroir semble se troubler et un rire malicieux s’en échapper.
Bill secoue la tête, il doit rêver à moitié, la fatigue sans doute. La surface du miroir semble émettre des vagues concentriques comme lorsqu’un caillou heurte la surface de l’eau et en trouble le calme apparent. Il approche sa main, le doigt tendu, hésite longuement et finit par toucher le miroir. La surface en est dure, comme il se doit. Seraient-ce ses yeux qui lui jouent des tours et ses oreilles par la même occasion ?